
[ VINS ]
7 bonnes raisons et bouteilles pour se mettre au saké.
par Richard Geoffroy, France & Japon.
Pendant près de trente ans, Richard Geoffroy a occupé le prestigieux poste de chef de cave chez Dom Pérignon. Mais en 2018, changement de décor, cap sur le Japon, avec un rêve devenu un projet : réinventer le saké.
Depuis une décennie, il scrutait cet univers fascinant. Il lui manquait les bonnes rencontres pour passer à l’action : celles de l’architecte star Kengo Kuma, puis de Ryuichiro Masuda, cinquième génération à la tête de la maison familiale Masuda Shuzo. Ensemble, ils créent IWA, dont la première brasserie de saké voit le jour en 2019 dans la préfecture de Toyama.
Rencontre avec Richard Geoffroy pour parler art de l’assemblage, similitudes avec le vin et références coups de cœur pour enfin avaler autre chose que les idées reçues sur le saké.
01.
Le vin et le saké : l’art de la buvabilité
“Vin et saké partagent la même quête : l’harmonie, l’équilibre, la complexité. Certes, le riz est bien différent du raisin, et le brassage n’est pas la vinification, mais au fond, les principes d’assemblage restent les mêmes : comprendre chaque élément, ses attributs, et composer un tout harmonieux. Pour moi, l’essentiel est là : élever la buvabilité au rang de vertu. Qu’importe le millésime, il faut que ce soit fluide, facile à boire, sans aspérité ni rugosité, avec une présence soyeuse en bouche.”
02.
Le saké, une boisson spontanée
"Historiquement, le saké est un alcool ‘spontané’ : il est fait pour être bu sans y penser, gorgée après gorgée. Il accompagne les plats sans jamais rivaliser avec eux. Avec IWA, je veux garder cette idée : être à la hauteur de la cuisine, qu’elle soit japonaise ou non, sans jamais chercher à la surpasser.”
03.
IWA, le saké pour les amateurs de vin
“IWA propose un équilibre différent avec plus de présence en bouche. Les grands junmai daiginjo (les sakés élaborés à partir de riz poli à 50% au minimum et sans ajout d'alcool, ndlr) sont d’une fluidité incomparable, mais moi, je revendique une autre voie : celle de l’équilibre et de la complexité, une sensation de plénitude. Ni trop travaillé, ni trop simple, juste raisonnablement complexe.”
04.
Comprendre la buvabilité avec Masuizumi Platina Junmai Daiginjo Platinum Nama
“Doux, soyeux, ample : ce saké en édition limitée, brassé à Toyama pour le chef Tetsuya, illustre parfaitement l’art de Masuda-San (également co-fondateur d’IWA, ndlr) de créer des sakés d’une fluidité et d’une accessibilité remarquables. Cette expression classique de l'ADN du saké a été une vraie source d’inspiration ! Ces sakés ne sont pas travaillés trop durement, de sorte qu’il soit possible d'apprécier aisément toute leur sapidité.”
05.
Savourer l’équilibre avec Kamoshibito Kuheiji Sauvage 2023
“Issu de riz Omachi poli à 50 %, ce Junmai Daiginjo séduit par sa vivacité et son léger perlant. « C’est l’un des sakés non assemblés les plus équilibrés que je connaisse. On sent une vraie dévotion et un engagement profond pour la matière première et la culture du riz qu’elle implique.”
06.
Ressentir l’élégance avec Daishichi « Minowamon » Junmai Daiginjo
“Produit pour la première fois en 1995, le Minowamon est élaboré à partir de riz Yamada Nishiki poli selon une technique de polissage “superplat”. “Résultat : un saké d’une élégance rare, aux notes de fruits tropicaux, banane et mangue. J’ai trouvé ce saké d’une sophistication folle, à la fois racé et complexe, avec une réelle signature », confie Geoffroy.”
07.
Se surprendre avec IWA 5 « Assemblage 5 » Junmai Daiginjo
Le savoir-faire d’assemblage de Geoffroy s’exprime pleinement dans la cinquième édition de son emblématique saké IWA Junmai Daiginjo. Réalisé à partir de riz premium et d’un mariage de levures de saké et de vin, cet assemblage révèle une bouche délicatement équilibrée, sur des notes de prune, pétale de rose, géranium et jasmin. « L’objectif, c’est de nous surprendre nous-mêmes, d’ouvrir de nouvelles perspectives. Avec Assemblage 5, on a l’impression de passer à un nouveau stade du saké. On communique à travers le brassage, au plus près de l’esprit. Vision et exécution ne font qu’un, ce qui permet d’élever et d'atteindre de nouveaux degrés d'exigence.”
Article - Vicki Denig
Vicki Denig est une journaliste spécialisée dans le vin et les voyages, basée entre New York et Paris. Sa carrière dans l'industrie du vin a débuté chez Sud de France Développement à Manhattan, suivi d'un poste de consultante/acheteuse de vin chez Quality House Wines. Depuis 2017, Vicki travaille en tant que journaliste indépendante et créatrice de contenu à plein temps. Ses articles paraissent régulièrement dans Decanter, Food & Wine, Wine-Searcher, Wine Enthusiast, et d'autres.
Illustration - Marie-Lou Garcia
Marie-Lou est une illustratrice inspirée par les « moments du quotidien ». Dans ses dessins, elle traduit des ambiances par la lumière, les couleurs et des cadrages serrés. Un repas entre ami·es, un livre, des mains, quelques fleurs et objets personnels, et hop, la composition prend forme et traduit la poésie du souvenir. Sa palette de couleurs rappelle la polychromie de l’été, intense et chaleureuse. Elle travaille aux crayons de couleur sur papier et adapte sa pratique au textile (foulards, drapeaux, tableaux tissés). Diplômée de la Martinière Diderot (Lyon) puis des Beaux-Arts de Besançon en graphisme, elle vit aujourd’hui à Paris.
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